Jeudi 09 juillet 2003 alors qu'il y a 30 minutes environ que je viens de prendre mon service, rien ne pouvait me faire penser ce qu'il allait m'arriver.
Personne ni moi-même ne se doutait que ma vie a faillie basculer à tout jamais.Aux environs des 17h00, je suis appelé pour un vol Air Maurisius en Q8 du terminal T3 de Roissy Charles de Gaule.
Ce type de vol n'est pas des plus attrayants, car pénible à charger à cause de ses bagages lourds, et de plus de part une canicule dont on en a rarement vu de semblable.
Alors que le chargement est bien avancé, une violente douleur à la tête et un vertige m'oblige à me stopper net en me recroquevillant sur moi-même.
La douleur est telle qu'il m'est impossible de me redresser. Je me tiens la tête tellement elle me fait mal. Des envies de vomir me font amplifier mon mal de tête.
Je ne sais plus quoi faire pour que cela s'arrête.A ce moment précis la coordonnatrice du vol se rendant compte de ce qui m'arrive me demande de m'asseoir dans sa voiture, le temps d'appeler les pompiers.
Ces derniers arrivés, constatent qu'ils sont impuissant devant ce que je ressens aux réponses à mes symptômes. Ils décident d'appeler le SAMU de l'aéroport.
Celui-ci m'emmène à l'infirmerie de l'aérogare où le médecin de garde m'examine et me questionne. Impuissant également, il me fait emmener par ambulance à l'hôpital Robert Ballanger pour me faire passer un scanner.
J'angoisse car le temps passe et personne ne veut me dire ce que j'ai. Ma tête me fait toujours atrocement mal car ils ne me donnent aucun médicament pour me soulager.
J'entends qu'il faut m'emmener dans un hôpital à Paris. Là je me rends compte que je ne rentrerai pas à la maison et je pense tout de suite à ma petite chienne qui est toute seule.
Je demande au médecin de prévenir ma famille. Le scanner révélera une hémorragie méningée, à la suite de quoi ils me font emmener en urgence par le SAMU à l'hôpital La Pitié-Salepétrière.
Après un transport mouvementé dû à la chaussée qui m'intensifiait mon mal de tête, je suis arrivé à l'hôpital La Pitié-Salepétrière où l'on ma fait de suite une artériographie.
Une artériographie ne fait aucun mal mais est très désagréable. Celle-ci consiste à vous enfiler dans l'artère principale au niveau de laine, une toute petite caméra que l'on vous remonte jusqu'au cerveau afin d'y voir et d'y photographier les parties de celui-ci.
Ce qui est désagréable, c'est quand on prend un cliché et qu'à ce moment là vous ressentez une chaleur intense à un oeil qui vous donne l'impression qu'il va éclater et en même temps vous voyez, même les yeux fermés, une multitude d'arcs électriques.
Tout ceci deux fois de suite et ce répété en totalité avec l'autre oeil car en fait cela correspond à chaque partie du cerveau.La conclusion de cet examen, rupture d'anévrisme cérébral.
En claire, l'artère communicante qui a lâchée d'où l'hémorragie méningée détectée lors du scanner . De ce que l'on m'en a dit, un tiers des personnes en mouraient, un deuxième tiers des personnes avaient des séquelles et restaient paralysées, et le dernier tiers des personnes n'avaient aucune séquelle et cela a été mon cas.
A croire que ce n'était pas mon heure. Après cette artériographie, on m'a emmené dans une chambre. Les moments les plus durs pour moi ont été juste avant l'arrivée à ma chambre, car ma fille accompagnée d'amies était là et c'est à ce moment précis, quand j'ai vu ma fille que j'ai réagi que je venais de passer près de la mort.
Je l'ai serré dans mes bras et je me suis mis à pleurer.On m'a fait attendre six jours, allongé sans pouvoir descendre de mon lit. Le septième jour on m'a refait une artériographie et après avoir constaté les dégâts réels, on m'a emmené tout de suite en salle d'opération où on m'a ouvert la tête du haut du front à la limite des cheveux en faisant une courbe qui redescend jusqu'au niveau de la moitié de l'oreille gauche.
Après quoi, on m'a réparé l'artère.Un semaine après, on m'a refait encore une artériographie pour savoir si l'artère avait bien tenue, ce qui a été le cas.Un mois après ma sortie d'hôpital, j'ai été convoqué pour une consultation par le chirurgien qui m'a opéré pour lui entendre dire que j'étais totalement guéri.
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